Oh, ne cherchez pas dans les médias. Le nom d’Henry St Michel est peu cité. Et pourtant, HSM est considéré comme l’un des meilleurs techniciens motoristes piste du monde, sinon le meilleur. Pendant près de 30 ans, il a mis son talent, son expertise et sa passion au service des plus grands pilotes de F1 avec un palmarès qu’il sera difficile de battre : 400 départs de Grand Prix et 7 titres de champion du monde. Au cours de sa carrière exceptionnelle, il a contribué à 65 pôles positions et 53 victoires en Grand Prix. Jusqu’au dernier grand virage de 2022, dernier drapeau à damier
« J’ai toujours eu un lien particulier avec tous mes pilotes », confie Henry St Michel. Sans aucune prétention mais avec son ancienneté et son expérience, HSM a acquis une légitimité auprès d’eux autant pour certains aspects techniques donnés que divers conseils personnels prodigués.
L’autre qualité de Henry St Michel, qu’il a mise depuis au service dans son nouveau métier qu’est la construction immobilière, c’est la ténacité, la persévérance. Ne rien lâcher. En 1990, alors qu’il n’a que 18 ans, il envoie une candidature à Renault Sport après avoir lu une petite annonce dans Auto Hebdo pour un poste de mécanicien de course de Formule 1. Refus poli : son CV était vide. Et le profil recherché à l’époque était d’avoir plus de 35 ans.
HSM raconte : « Le DRH m’a mis le contrat devant les yeux, j’ai même pas réfléchi, même pas regardé le montant, j’ai signé, je lui ai dit : Je commence quand (on était jeudi) ? Mercredi prochain. Le premier jour, on m’a fait visiter l’usine, je me suis dit Mais qu’est-ce que je fais là ? C’était la Nasa ! »
Huit mois seulement après son arrivée chez Renault, il
est promu à l’exploitation. Il intègre l’équipe Benetton.
Il n’a que 24 ans. C’est l’un des plus jeunes motoristes
en F1. En 1997, premier titre avec Williams, il n’est que
motoriste, détaché chez Benetton avec Jean Alesi. En
2005 et 2006, il contribue notamment aux titres de
champion du monde de Fernando Alonso. En 2007,
après que Renault a décidé de fournir des moteurs
à d’autres équipes, Henry rejoint l’équipe Red Bull,
remportant quatre autres titres de champion du
monde avec Sebastian Vettel entre 2008 et 2012.


En 2013, il intègre l’équipe Lotus, puis Toro Rosso un an plus tard. Pendant cette période, il travaille avec Max Verstappen qui fait alors ses débuts en F1. En 2016, alors que Renault décide de réintégrer le championnat du monde de Formule 1 sous son nom propre, Henry St Michel est le technicien motoriste piste au sein de l’équipe. On lui reconnaît ses compétences, son sang-froid et ses capacités de communication en faisant un leader naturel dans le groupe.

DANS LE MOTEUR

Henri LAMEYRE